Chypre rapatrie plus de demandeurs d'asile rejetés que d'arrivées en une seule année.

Chypre est le premier pays membre de l'Union Européenne à avoir renvoyé plus de migrants que le nombre arrivé en une seule année après le rejet de leurs demandes d'asile, a annoncé le ministre de l'Intérieur. Constinos Ioannou a précisé que plus de 11 000 migrants ont été rapatriés cette année, soit plus du double par rapport à 2022, ce qui place Chypre au quatrième rang de l'UE pour les rapatriements en nombres absolus.

Le ministre a déclaré que l'accord conclu mercredi par les dirigeants de l'UE sur de nouvelles règles pour contrôler l'immigration ne répond pas à la demande de Chypre concernant la répartition obligatoire des migrants depuis les États en première ligne, vers d'autres membres de l'UE. Cependant, l'accord prévoit que les pays de l'UE qui refusent d'accueillir des migrants d'un État en première ligne doivent payer 20 000 euros par migrant à ce pays.

Le gouvernement chypriote a adopté une approche plus stricte en matière d'immigration, la rendant moins attrayante pour les migrants qui ne remplissent pas les conditions pour obtenir l'asile ou le statut de protection internationale. Au cours des neuf derniers mois, les arrivées de migrants ont été réduites de moitié par rapport à l'année dernière, en particulier celles venant du nord de Chypre séparé ethniquement, qui entrent dans le sud reconnu internationalement pour demander l'asile.

Selon les statistiques officielles, les demandes d'asile cette année s'élèvent à 10 589, contre 21 565 pour toute l'année dernière. Parmi les mesures visant à réduire les arrivées de migrants, le délai de traitement des demandes d'asile a été raccourci à trois mois maximum, et les demandeurs déboutés perdent leurs allocations et le droit de travailler.

Une campagne d'information destinée aux nations d'Afrique subsaharienne a également été efficace, tout comme les appels à la Turquie pour mieux filtrer les migrants potentiels à ses aéroports, d'où ils volent vers le nord de Chypre. Malgré une baisse significative des arrivées globales de migrants, les arrivées par la mer ont presque quadruplé cette année, passant de 937 l'an dernier à 3 889 cette année, avec une majorité de Syriens.