L'éducation au milieu de la migration : Les luttes des enfants réfugiés à Nouadhibou, Mauritanie.

À Nouadhibou, en Mauritanie, des élèves enthousiastes venus de toute l'Afrique de l'Ouest lèvent la main tandis que les enseignants les guident en mathématiques et en arabe classique. Dehors, des panneaux d'affichage gouvernementaux exhortent ces familles et d'autres à lutter contre le «trafic de migrants», montrant des bateaux surpeuplés naviguant sur les vagues déchaînées de l'Atlantique.

Ce type de message est difficile à éviter à Nouadhibou, la deuxième plus grande ville de Mauritanie et un point de départ sur une route migratoire de plus en plus populaire vers l'Europe. Alors que les autorités renforcent les mesures de sécurité sur les routes établies de longue date, les migrants ont recours à des routes plus longues et plus périlleuses.

L'école pour enfants de migrants et de réfugiés, créée en 2018 pour répondre au besoin croissant, est le type de programme envisagé dans le cadre de l'accord de 210 millions d'euros (219 millions de dollars) conclu l'année dernière entre l'Union européenne et la Mauritanie. L'accord - l'un des nombreux accords que l'Europe a signés avec les États voisins pour dissuader la migration - finance la patrouille des frontières, l'aide au développement et les programmes de soutien aux réfugiés, aux demandeurs d'asile et aux communautés d'accueil.

Bien que beaucoup saluent les initiatives qui répondent aux besoins négligés des migrants et des réfugiés, rares sont ceux qui pensent qu'elles seront efficaces pour décourager les départs vers l'Europe - même le responsable du groupe qui dirige l'école de Nouadhibou. «Nous ne pouvons pas arrêter la migration», a déclaré Amsatou Vepouyoum, président de l'Organisation de soutien aux migrants et réfugiés, le principal groupe d'aide aux migrants de la ville.

«Sans alphabétisation ni calcul, comment pouvez-vous défendre vos droits en tant que personne ayant des droits humains dans le monde d'aujourd'hui ?» a déclaré Van Esveld.